À Propos
UNE MÉTHODOLOGIE
APPROUVÉE
L'histoire
de la fresque
En 1338, Ambrogio Lorenzetti pare les murs de la salle de la paix du Palais public de Sienne d’une fresque narrative des effets du mauvais et du bon gouvernement sur la ville et les contrées adjacentes. On peut lire cette fresque comme un parcours initiatique politique. Le bon gouvernement crée un monde harmonieux, de paix, équilibré, fondé sur les vertus cardinales d’un gouvernement recherchant le bien commun.
La fresque de Lorenzetti, qui expose de manière inclusive, globale et organique les divers aspects de la vie, est extrêmement contemporaine, et permet de penser de façon globale, les différents aspects de l’existence, qui doivent être pris en compte de concert, pour mettre en place une transition vers un monde de développement durable, incluant les aspects sociétaux liés au vivre ensemble, les aspects économiques liés aux échanges intra et inter-territoires, et la protection et la préservation des éco-systèmes.
L’allégorie des effets du bon gouvernement a inspiré Julien Dossier en 2014 pour en produire une version contemporaine. Ce dessin, réalisé par Johann Bertrand d’Hy, reprend la composition de la fresque originale et adapte les scènes de la Renaissance à notre époque. Renaissance Écologique représente un monde décarbonisé, résilient, inspirant.
L'auteur
de la renaissance écologique
Julien Dossier est le président d’honneur de l’association éponyme. Il dirige Quattrolibri, un cabinet de conseil spécialisé sur les stratégies de neutralité carbone.
Spécialiste de la ville durable, thème qu’il enseigne à HEC, il est co-auteur de Paris change d’ère, la stratégie de neutralité carbone de Paris.
Inspiré de l’Allégorie des Effets du Bon Gouvernement de Lorenzetti, Julien aborde dans son livre les enjeux liés à l’environnement et donne les clés de la Renaissance Écologique.
Julien
Dossier
La fresque et sa méthodologie
ont démontré leur capacité à :
S'adapter
à une grande variété de contextes géographiques : petites et grandes villes, milieux denses comme milieux ruraux.
Inspirer
pour donner envie d’approfondir, de s’approprier les messages et les connaissances.
Réunir
une communauté autour de projets de Renaissance Écologique dans divers territoires.
Fédérer
les collaborateurs, citoyens, entrepreneurs, enseignants, étudiants, élus…
Les 24 chantiers
La Renaissance Écologique décrit un monde réaliste, à la pointe des savoirs de notre époque. Les technologiques sont choisies pour leur sobriété et leur efficacité, et en fonction de leur capacité à être déployées rapidement. Les solutions sont à notre portée : c’est une question d’organisation.
Une telle société repose sur 24 grandes composantes indispensables à la civilisation qui développent un dense réseau de dépendances, d’échanges d’énergie, d’information et de matière permettant le maintien et le développement de la vie.
La feuille de route de Renaissance Écologique s’étend de l’agriculture à l’océan, de la culture à la gouvernance, de l’air à la famille, de la mobilité aux forêts pour restaurer les écosystèmes, réduire les émissions de gaz à effet de serre, réduire les inégalités sociales et économiques.
01
Agriculture urbaine
C’est une agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usage agricole et urbain non agricole des ressources. S’inscrivant dans la complexité du milieu urbain, elle est ici surtout low tech, souvent hors sols et potentiellement source d’innovations. Elle remet au centre du projet de paysage l’interaction entre l’homme et le vivant et répond à de nombreux enjeux et besoins pour la ville : Pédagogie de la nature, aménagement, santé publique, préservation de la biodiversité, production alimentaire et bienfait social.
02
Biodiversité
La biodiversité repose sur 3 piliers et sur leurs interactions entre eux : diversité génétique au sein des espèces, diversité des espèces et diversité des écosystèmes. Son équilibre dynamique permet le vivant et elle lui fournit des services gratuits et essentiels. Ceux-ci sont à la base de toutes les activités humaines, qui font cependant peser en retour de grandes pressions sur la biodiversité. Or elle est notre alliée et sa régénération est une clé de réussite face aux transitions actuelles et à venir : Une biodiversité dégradée entraine moins de choix enviables possibles pour notre présent et notre futur. Une biodiversité régénérée, entre coexistence et interactions comme on peut le voir ici en ville, en campagne, en montagne, en forêt, et c’est cet équilibre dynamique du vivant et de nos sociétés qui pourra perdurer.La biodiversité repose sur 3 piliers et sur leurs interactions entre eux : diversité génétique au sein des espèces, diversité des espèces et diversité des écosystèmes. Son équilibre dynamique permet le vivant et elle lui fournit des services gratuits et essentiels. Ceux-ci sont à la base de toutes les activités humaines, qui font cependant peser en retour de grandes pressions sur la biodiversité. Or elle est notre alliée et sa régénération est une clé de réussite face aux transitions actuelles et à venir : Une biodiversité dégradée entraine moins de choix enviables possibles pour notre présent et notre futur. Une biodiversité régénérée, entre coexistence et interactions comme on peut le voir ici en ville, en campagne, en montagne, en forêt, et c’est cet équilibre dynamique du vivant et de nos sociétés qui pourra perdurer.
03
Comportements de Consommation
Si la consommation est indispensable aux hommes, qui ont besoin pour leur survie de se nourrir, de se vêtir et de se loger, les comportements de consommation dépendent de leur libre-arbitre. Le rapport de l’homme au monde a entretenu, jusqu’à la fin du XIXème siècle, l’illusion de pouvoir profiter de ressources inextinguibles sans impacter l’environnement, et a engendré la création de sociétés consuméristes. La finitude des ressources et la nécessaire préservation des écosystèmes, conduisent aujourd’hui à repenser ces comportements et à adopter des pratiques de sobriété, de réemploi et de consommation locale, afin que l’assouvissement des besoins nécessaires génère le moins d’impact négatif possible sur la nature et les sociétés.
04
Commerce
Le commerce régit les relations entre les hommes et les échanges de marchandises. Il est à ce titre fondamental. En revanche, de même que les comportements de consommation peuvent impacter plus ou moins négativement l’environnement naturel et social, le commerce n’est pas neutre de conséquences. La distance parcourue par un produit pour atteindre le consommateur final, le commerce d’objets de première vs de seconde-main, comme les pratiques sociales ou industrielles des entreprises en charge de la production des biens et services . Plus le commerce sera local, en circuit-court et équitable, plus il sera générateur d’impacts positifs à court moyen ou long terme sur les sociétés et les écosystèmes.
05
Finance
La finance est un secteur d’activité dans lequel est fourni l’argent nécessaire, afin de permettre des échanges. La finance est donc d’abord à considérer comme un outil neutre, au service des activités sociales et commerciales. La finance recherche également la plus-value ou le profit par l’investissement ou la spéculation. Considérant de plus en plus que la création de valeur ne pas peut être que lucrative, la finance prend peu à peu conscience des conséquences que peuvent avoir les investissements afin de concilier performance économique et impacts sociaux et environnementaux positifs. On assiste alors à l’apparition d’une finance durable, qui s’investit dans la création d’une économie bas carbone et solidaire, au sein de trois modèles : l’investissement socialement responsable, la finance verte et la finance solidaire (finance du social business).
06
Industrie
L’industrie désigne les activités économiques qui produisent des biens matériels à partir de matières premières et de l’exploitation de sources d’énergie, issues ou non de la biodiversité. Son fonctionnement actuel nous impacte par de nombreuses pollutions, l’épuisement des ressources et la destruction des habitats naturels, et sa participation au changement climatique. Sa transformation est une clé vers une réponse aux défis climatiques et sociétaux, et la régénération de la biodiversité. Elle est essentielle pour fabriquer de nouveaux équipements, et peut soutenir le virage vers la sobriété, la réutilisation, la réparabilité, la durabilité. Cela passe par la reconversion et la création de nouvelles filières dimensionnées pour chaque territoire et ses flux de matières premières.
07
Fôrets
La forêt riche d’environ 60 000 milles espèces d’arbres recouvre 1/3 des surfaces émergées de la terre. Ici, elle est un écheveau de relation entre les êtres vivants qui abrite aussi bien des champignons, bactéries, plantes et animaux et reste très diverse en fonction des latitudes. Cet écosystème avec un sol vivant et fertile joue un rôle majeur dans la stabilisation du climat et des risques d’inondation. Elle rend d’énormes services à l’homme : production de biomasse, matériaux biosourcés, espace de promenade et loisirs, lieu d’initiation et de rêve, puit de carbone, réservoir d’eau et de biodiversité mais sous la condition impérative d’être gérée durablement ou dans ses conditions originelles.
08
Import / Export
L’import/export régit les flux de denrées et de marchandises entre les territoires et se base sur une indispensable collaboration et complémentarité entre ceux-ci. Il est nécessaire tant ponctuellement pour répondre à des situations inédites (situations de crises politiques, sociales ou climatiques privant un territoire de la partie ou totalité de ses ressources) que de façon permanente (achats de produits de la mer pour un territoire continental par exemple). En revanche, comme le commerce ou les comportements de consommation, l’import/export peut être régi par des règles pemettant de limiter l’impact sur les environnements : limitation de l’import/export aux produits nécessaires et inaccessibles en local, sobriété, choix des sources d’approvisionnement en fonction de la distance parcourue par les produits, moyens de transport utilisés les moins impactants.
09
Océans
L’océan, vaste étendue d’eau salée, couvre 71% de la surface du globe et regorge de ressources minérales et énergétiques. Il est un des principaux réservoirs de biodiversité et contribue largement par ses ressources halieutiques à la sécurité alimentaire de notre planète. Il participe à l’écosystème planétaire en fournissant la moitié de l’oxygène que nous respirons et en stockant ¼ des émissions de carbone anthropique déversé annuellement dans l’atmosphère. L’économie bleue qu’il génère contribue à l’éradication de la pauvreté, au développement économique et de l’emploi mais à condition que celle-ci soit respectueuse du climat, neutre en carbone et offre un modèle de tourisme et de transport durables.
10
Éducation
L’éducation étroitement liée à la famille doit être innovante, permettre de poser les base d’une société plus juste et équitable et développer pleinement le potentiel, la créativité des individus et leur capacité au vivre ensemble. Elle mêle les approches scientifiques, intellectuelles, sensorielles, corporelles, ludiques et artistiques, le savoir être et le savoir-faire. Elle doit aussi apporter les connaissances sur l’urgence climatique et sur les éléments de base de l’écologie à savoir la relation des êtres vivants avec leur habitat et leur environnement dès le plus jeune âge. Elle est le pilier de la transmission, de l’apprentissage continu et un vrai tremplin vers les métiers du commerce, de l’industrie, du bâtiment, de l’agriculture et de la finance pour parvenir au plein emploi.
11
Gouvernance
Figurée par Marianne et sa bannière, la gouvernance englobe et embrasse le territoire et ses vivants par sa vision claire et au service du bien commun. Par cette vision, elle permet une citoyenneté consciente et impliquée. Elle permet également la pérennité du vivant et de l’humanité en son sein, usant de la puissance publique pour protéger si besoin, mobilisant les citoyens autour des chantiers de transition écologique et sociétaux. Elle doit par exemple à la fois organiser les interactions commerciales et sociales entre humains, le vivre ensemble et éviter les conflits d’usage des sols, assurer une bonne gestion des ressources stratégiques : l’eau, les forêts, la biodiversité, l’énergie et l’air.
12
Sécurité
Physiquement, la sécurité est l’état d’une situation présentant le minimum de risque.Psychiquement, la sécurité est l’état d’esprit d’une personne qui se sent tranquille et confiante. Pour l’individu ou un groupe, c’est le sentiment d’être à l’abri de tout danger et risque. Incarnée par la robustesse de la muraille qui protège la ville, les échanges de flux qui y transitent se font en toute confiance et sécurité.
13
Agroécologie
C’est une nouvelle vision de l’agriculture qui regroupe diverses techniques agricoles souvent traditionnelles dont le but est de permettre de nourrir la population avec des aliments sains et qualitatifs (goût, maturité…), tout en préservant le capital naturel planétaire (eau, sols, climat, biodiversité…) et en garantissant une activité viable, vivable et résiliente pour les agriculteurs. Elle intègre des pratiques corollaires telles que l’agriculture biologique et régénérative, l’agroforesterie et des volets de la permaculture dans une perspective de développement durable en s’appuyant sur les fonctionnalités naturelles des écosystèmes.
14
Eau
L’eau est un constituant biologique important, essentiel sous sa forme liquide pour tous les organismes vivants connus. Compte tenu de son caractère vital, de son importance dans l’économie et de son inégale répartition sur Terre, l’eau est une ressource naturelle dont la gestion est l’objet de forts enjeux géopolitiques.
Durant l’« Anthropocène »21, l’humanité a bouleversé le cycle de l’eau, par la surexploitation de certaines nappes, la déforestation, le dérèglement climatique, la canalisation de grands cours d’eau, les grands barrages, l’irrigation à grande échelle. Elle l’a fait à une vitesse et à une échelle qui ne sont pas comparables avec les événements historiques passés, et avec des effets qui dépassent ceux des grandes forces géologiques.
15
Culture
Dimension vernaculaire et populaire de la culture, des chants des traditions, des styles vestimentaires, des modes esthétiques qui fondent le patrimoine et se transmettent d’une génération à l’autre
La culture est un fondement de l’éducation : l’éveil au monde des nouveaux-nés commence par les chansons, comptines et autres comptes et légendes, hérités de nos ancêtres.
16
Mobilité
La mobilité est déjà discrètement visible intramuros via la marche, à l’image des déplacement de courtes distance rendus possibles par l’aménagement urbain et les comportements de consommation de ^proximité. Elle est plus visiblement évoquée à travers la suite de moyens de transport qui coexistent extra-muros : les transports de personne, de marchandises, mais aussi des infrastructures de transport.
17
Collaboration
La collaboration exprime l’action de participer à une œuvre, de poursuivre un objectif avec d’autres vivants, dans une démarche d’entraide. Pour répondre aux défis climatiques, sociaux et environnementaux, de nombreux objectifs et besoins communs émergent aux niveaux individuels, collectifs et sociétaux ; la collaboration entre vivants apparait alors comme un maillon essentiel. Elle est présente à tous les niveaux, du covoiturage entre personnes dans les sociétés, aux choix complémentaires des végétaux dans l’agriculture ; des synergies entre espace urbain et rural, aux échanges import/export inter-territoires. On peut partager, mutualiser l’usage, œuvrer et réfléchir ensemble, développer une vision commune. Elle génère de l’efficacité et se relie à de nombreux autres chantiers, comme la solidarité ou la sécurité.
18
Énergie
L’énergie est présente partout et soutient les activités humaines. Elle est utilisée sous forme d’électricité, mais également massivement pour nos besoins de chauffage et de mobilité. La transformation vers une forme plus décarbonée, moins impactante pour la biodiversité est nécessaire, pour répondre aux défis climatiques et sociétaux actuels. Pour cela, il est important de penser en système. Premièrement, faire évoluer nos comportements de consommation vers la sobriété. Et dans un même mouvement, favoriser les productions d’énergie renouvelables (chauffage, électricité), les low-techs, les mobilités douces. Ceci incite également à une réflexion sur la complémentarité des usages des sols, pour la production d’énergie, l’agriculture ou la construction de bâtiments en milieu urbain par exemple…
19
Construction
Celle-ci est en général robuste et optimisée pour les conditions climatiques. Elle fait la part belle à l’entretien et à la rénovation du patrimoine bâti, ne réservant qu’à la construction une part mineure du total (3à5% de la surface bâtie comme le taux de renouvellement actuel). Les matériaux de construction privilégient les filières d’éco-matériaux : ceux-ci signifient à la fois que la ville apporte d’autres débouchés aux productions agricoles que les récoltes alimentaires et que les matériaux doivent permettre de stocker du carbone de manière pérenne.
20
Air
C’est une couche d’air qui unit l’ensemble de la fresque, c’est le résultat de ce que nous avons sur terre (concentration carbone, etc). C’est un bien commun partagé. Prenons conscience de la très fine pellicule qui nous fait vivre – BeHives – technique d’empilage de briques circulation de l’air – convection circulation de l’air dans les tuyaux rafraichis – pollution de l’air dans les villes – pb de santé publique majeur – respect des normes
21
Infrastructures
Ce sont l’ensemble des éléments servant de fondation aux ouvrages, installations, constructions ou équipements interconnectés permettant la réalisation d’activités économiques diverses qui aménagent le territoire et permettent la circulation de grands flux (ponts, aéroports, voies ferrées et fluviales, autoroutes). Aujourd’hui, leur vieillissement les rend très vulnérables aux dérèglements climatiques et implique de les entretenir continuellement, de les réhabiliter avec des matériaux écologiques, d’optimiser leur utilisation voire d’envisager leur reconversion.
22
Famille
Communauté de personnes réunies par les liens de parenté. Existant dans toutes les sociétés humaines, elle crée entre ses membres une obligation de solidarité morale. Elle représente l’unité de base de la société, mais aussi le principal lieu d’éducation et de solidarités.
23
Religions et Spiritualité
Etymologiquement, la religion est « ce qui relie », et la spiritualité s’y rattache par leurs liens à l’esprit, au monde intérieur, à plus grand que soi, que l’humanité, de reliance au(x) vivant(s). Il est question de religions au pluriel et de spiritualité au sens large, de coexistence et d’interactions. C’est l’espace-temps des réponses, souvent individuelles, parfois partagées, aux grandes questions intérieures et existentielles. Il symbolise également une source d’inspiration collective, de foi, d’éthique, permettant nos transitions face aux défis individuels et sociétaux. L’acceptation de la diversité y occupe une place prépondérante, et soutient les humains dans leur quête de réponse à ces questions : Quelle est ma part dans la construction de la cité terrestre ? Quelle est ma place dans le monde des vivants ?
24
Solidarité
La solidarité est définie comme une relation entre personnes qui entraîne une obligation morale d’assistance mutuelle. La scène de palabre entre vieillards et jeux d’enfants évoque la solidarité, et avec elle la place faite aux plus faibles (des plus jeunes aux plus anciens). Cet ensemble forme toute l’organisation sociale : la famille est ainsi liée aux religions et à la spiritualité, à la culture mais aussi à la finance.
